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HÉLÈNE

29 ans – 15 Octobre 2019 – Paris 13

« Je pense que mon rapport à la rue est conditionné par ce que j’ai vécu plus jeune. A partir de 12 ans, j’ai eu des formes de femme et j’avais énormément de regards insistants, de remarques déplacées, venant parfois de garçons, mais surtout d’hommes, parfois bien plus âgés. Du coup, j’étais très mal à l’aise dans la rue, je me cachais énormément, parce que j’avais une très forte poitrine et que ça attirait les regards et les remarques. Ce réflexe de me cacher m’est resté longtemps, mais aujourd’hui, je suis plus affirmée. Je pense que l’attitude qu’on adopte change les comportements autour, et j’ai une attitude maintenant qui empêche un peu ça, les remarques déplacées et autres.

Du coup avant, dans la rue, les garçons me faisaient très peur. J’avais peur des groupes de garçons surtout. Et aujourd’hui encore, je vais avoir un premier réflexe de peur si je vois une bande de garçons, mais du coup je vais me forcer à continuer de marcher comme si de rien n’était, et généralement il n’y a pas de problème. Mais il y a quand même cette petite peur qui est toujours un peu là.

Généralement, je suis dans la rue pour aller d’un point A à un point B, je ne m’attarde pas. Mais il y a des moments où je vais me balader toute seule, et je me rends compte que si on est dans un certain état d’esprit, plus ouvert, on peut sourire aux gens, ou discuter pendant deux minutes, et ça va être agréable. Mais je dois me mettre dans un certain état d’esprit pour le faire.

Souvent, je trouve que je suis trop chez moi, j’aimerais bien être plus dehors, mais je ne m’y sens pas forcément bien. C’est une question de volonté aussi, ça ne tient qu’à moi de prendre un bouquin et d’aller me caler quelque part. C’est juste que je ne le fais pas parce que ce n’est pas dans mes habitudes.

Ma rue idéale… Une jolie rue ! J’aime bien être dehors et Paris n’est pas très agréable pour ça. Alors que ça pourrait être des espaces de rencontre, puisqu’on croise des gens toute la journée. Les rues que j’aime bien, ce sont les rues piétonnes, où il y a des cafés à endroits réguliers, de jolies façades, des jolies lumières et de l’art. Voilà ce serait des endroits qui seraient faits pas juste pour marcher mais aussi pour être appréciés. »

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